Un congé-paternité dicté par l’Etat et financé par le régime des allocations pour perte de gain (APG), comme celui que propose Travail Suisse, réduirait davantage encore la flexibilité du marché du travail et des entreprises. Celles-ci doivent pouvoir décider librement, dans les limites de leurs possibilités matérielles, comment répondre aux besoins des pères. Un congé peut être la bonne solution dans tel cas donné, mais pas dans tel autre. Aujourd’hui déjà, les entreprises passent des accords individuels avec les collaborateurs concernés, notamment pour se positionner en employeurs attrayants face au durcissement de la concurrence à l’embauche.
De plus, le congé-paternité n’est qu’une mesure temporaire. Pour améliorer l’articulation famille-travail et l’employabilité des femmes, les mesures portant sur l’accueil extrafamilial et scolaire pour enfants sont plus intéressantes, parce que durables. La flexibilité des conditions d’exercice du congé-paternité mise en perspective par Travail.Suisse – à l’extrême, possibilité de prendre 20 journées de congé réparties sur une année, avec de facto diminution du taux d’emploi – occasionnerait des contraintes considérables en termes d’organisation. De fait, il ne serait pas toujours possible de prendre à sa fantaisie un jour de congé ici puis un autre plus tard. Aux petites entreprises surtout, cette liberté poserait un véritable casse-tête.
Enfin, le mode de financement que réclame le syndicat pour sa proposition est également problématique. Le régime des APG est financièrement en bonne santé et la tentation est grande de le mettre à contribution pour financer de nouvelles prestations. Mais plutôt que d’étendre encore ses prestations, il serait bien préférable au contraire, dans le contexte économique actuel difficile, de réduire à nouveau les cotisations APG. L’instant semble propice, puisque la majoration temporelle à 0,5 pour cent du prélèvement salarial au titre des APG arrive de toute façon à échéance en cette fin d’année. Cette réduction soulagerait les employeurs comme les travailleurs de plusieurs centaines de millions de franc par an.
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